Ils doutent, mais ils me croient
Dans le cadre de réflexions autour de l’EMI, j’ai choisi de m’intéresser aux thèmes Médias et manipulation, ce qui recouvre un grand éventail de thématiques. Surfant sur la vague du moment et intéressé par le phénomène des complot, j’ai donc eu l’occasion d’échanger et de travailler en collaboration avec des enseignants de mon école, des élèves, et des collègues documentalistes d’autres horizons.
Autant je suis super intéressée par le sujet , autant je m’interroge beaucoup sur la façon de l’aborder avec les élèves. Il me semble évident que l’approche pédagogique que je vais choisir va vraiment conditionne le sens de mon message. J’ai plusieurs postulats de départ pour m’interroger :
- Mes élèves me croient la plupart du temps Quand je leur explique comment faire ci ou faire ça, ils sont d’accord pour essayer (même s’ils oublient comment faire une bibliographie dans les 15 jours) Ils sont même toujours d’accord pour débattre ou exprimer leurs opinions
- Mes élèves me croient car ils me parlent Ils m’expliquent leurs théories, leurs doutes leurs croyances, les adultes que je côtoie également. Je ne souhaite pas remettre en cause cette confiance en leur balançant des vidéos qui démontent les théories du complot, au risque de les renvoyer dos à dos avec leurs doutes et à moi-même faire partie des « manipulés »
- Parce qu’ils doutent, parce qu’ils ne croient justement tout ce qui est dit dans les « versions officielles », ils font partie des éclairés C’est le cercle pervers du « Je doute, donc je sais mieux que toi » Souvent d’ailleurs ce sont mes élèves les plus démunis face à l’école qui veinent me voir tout fiers « vous savez Madame, c’est pas vrai ce qu’ils ont dit sur les attentats de Paris ! »
Et là, je suis vraiment démunie je commence par « Ah bon ! Je ne savais pas ! » et j’essaie de glisser sur les sources, d’instaurer une discussion en tremblant dans mes baskets !